• Se coiffer en hiver

    Deux expositions Margiela, à Paris

    Exposition Margiela / Galliera, 1989 – 2009, actuellement au Palais Galliera, Paris XVIe.

    La Nuit européenne des musées 2018 m’a incitée à découvrir l’exposition de mode consacrée au créateur belge Martin Margiela, exposition jumelée avec celle Margiela, les années Hermès au Musée de Arts décoratifs rue de Rivoli à Paris, venue du MoMu d’Anvers.

    Cette dernière m’a plu davantage, mais je retiens un grand moment de plaisir à Galliera, dans une salle de six ou huit mannequins portant la collection hivernale coiffées de perruques-bonnets de fourrure ; sur la tête, le pan d’un manteau de fourrure à poils longs a été taillé en forme de bonnet, chapka, coupe en frange et autres. Perruque en place de toque, on s’amuse de la variation drôle et savoureuse, juge, cosaque, Louis XIV.

    Ma préférence va au confort 

     Aux Arts déco je n’aperçus qu’une perruque. L’ensemble des chaussures étaient plus confortable et classique, évoquant le style de luxe Hermès. Les bottines tabi à bout fendu façon sabot de biche, de chèvre ou de faunesse, du couturier Margiela, à Galliera, m’ont laissée perplexe.

    La fin de l’artisanat de couture, ce grand secteur d’activité des femmes balayé par le prêt-à-porter vers 1960-1970 est flagrant : on ne prend plus son aiguille et du fil pour replier, ourler, escamoter le haut d’une robe à la taille. Martin Margiela laisse pendre sur les hanches bretelles et corsage. Il montre la transformation. Et, souvent, il préfère la dissymétrie d’un élément suspendu. Il ajoute les housses en plastique transparent.

     Transparence

    Autrefois, les petites transformations des vêtements se faisaient en trichant habilement – le vocabulaire de la couturière était de défaire et reprendre, une pince, pli, col, de façon invisible.

    Curieux, donc, me parut ce cousu main des décennies quatre-vingt-dix et deux mille. Je conclus que le couturier déséquilibrait, épinglait, bâtissait, réutilisait avec imagination un vêtement féminin désuet en lui conférant son code mode.

    L.C. 20/05/2018 


  • Commentaires

    1
    Agnès
    Mercredi 13 Juin 2018 à 09:56

    Les petites couturières de Paris des années '60 ont elles aussi disparu. En province, dans les petites villes, à la campagne, peut-être, surgissent des boutiques de couturières. Un nouvel essor se profile-t-il ? Les pinces et ourlets seront le plus visibles possible.............Mais vive l'artisanat !

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